samedi 9 juin 2012

Davantage de cas de maltraitance d'enfants en 2011

Violences— En 2011, les hôpitaux pédiatriques suisses ont recensé 1180 cas de maltraitance d'enfants. Cela représente une hausse de 28% par rapport à l'année précédente, a indiqué vendredi la Société suisse de pédiatrie.



Cette augmentation s'explique notamment par une plus grande discipline dans l'annonce des cas par les cliniques pédiatriques.
L'année passée, 18 des 27 hôpitaux concernés ont envoyé leurs données en vue d'une évaluation au groupe d'experts pour la protection des enfants des cliniques pédiatriques.
En 2010, seules 15 cliniques avaient transmis leurs données. Cette statistique est établie pour la troisième fois sous cette forme. «Mais plusieurs cliniques ont aussi eu nettement plus de cas à signaler que l'année précédente», écrit le groupe d'experts.
Les situations les plus fréquentes qui ont conduit à des hospitalisations sont des cas de mauvais traitements corporels (347) ou de manque de soins corporels (335).
Les plus jeunes touchés

Les hôpitaux ont aussi diagnostiqué 291 cas d'abus sexuels et 202 cas de maltraitance psychique. Le syndrome de Münchhausen par procuration a été détecté à cinq reprises.

Il s’agit par exemple de cas où une mère simule une maladie ou un traumatisme de son enfant pour attirer l’attention ou la compassion. Cette forme de mauvais traitement peut aller jusqu’à entraîner la mort de l’enfant. La majorité des cas concernent les enfants les plus jeunes: 250 ont touché des enfants de moins d’une année, alors que 602 enfants entre 0 et 6 ans ont été maltraités. Contrairement à l’année précédente, davantage de garçons (54%) que de filles ont été victimes de mauvais traitements.

Cette proportion est en revanche très différente pour les cas d’abus sexuels, où les victimes sont à 73% des filles.

Parenté dangereuse

Pour les enfants, ce sont les membres de la famille qui se montrent les plus dangereux. Dans 916 cas (77,6%) l’auteur des mauvais traitement est issu de ce cercle. Dans 12,7% des cas, il s’agit de connaissances.

Seuls 9,5% des actes sont commis par des inconnus. Les auteurs recensés par les hôpitaux étaient dans 542 cas des hommes et dans 335 cas des femmes. En outre, pas moins de 219 cas impliquent au moins une personne de chaque sexe, le plus souvent les parents, précise la statistique.

Dans 10% des cas, les enfants ont été victimes d’autres enfants.

Conséquences

Les abus constatés n’ont pas forcément toujours des conséquences. Dans la moitié des cas, des mesures de mises sous tutelle ont été prises. Dans un cas sur six, l’auteur a été dénoncé à la police.

Cette statistique a été établie pour la troisième fois d’affilée sous cette forme. Comme les cliniques qui n’ont pas transmis de données sont principalement les plus petites, cette statistique recense «une grande partie» des cas d’abus, écrit le groupe d’experts en charge de la protection des enfants.